menu close menu

DOSSIER YOGA RENCONTRE AVEC NOS VISCERES

Une nouvelle version vient de sortir car nous n’étions pas satisfaits de l’autre qui reflétait le contenu d’un stage que nous avions suivi. Celui-ci est très personnel, il a été écrit plus particulièrement par Bernadette à partir de son expérience.

Si vous possédez l’autre, nous contacter, nous pouvons le remplacer.

 

SOMMAIRE

- Les viscères ont leurs humeurs

- l’alimentation

- Anatomie

- Les viscères au quotidien

- Travail respiratoire

- Préparation au pranayama

s57   s37   s21   s25

QUELQUES EXTRAITS

Les viscères de l’abdomen se comportent comme des bateaux amarrés dans un petit port du bord de mer. Ils sont toujours en mouvement, ils dépendent du mouvement des marées. Parfois les bateaux bougent beaucoup, parfois ils bougent à peine et s’ils vont trop près de la berge, ils peuvent ne plus bouger du tout.
Dans l’abdomen, le mouvement des marées est produit par les mouvements respiratoires et le port d’attache est la colonne vertébrale.
Si le diaphragme est bloqué, les viscères ne bougent presque plus et l’abdomen au lieu d’être comme la mer ou comme un ruisseau qui s’écoule, devient une mare stagnante. Les liquides deviennent collants, et des adhérences se créent.

De plus, nos viscères dépendent aussi de notre manière de vivre, de manger, de nous mouvoir, de respirer etc…
Ils ont aussi leurs humeurs qui provoquent des perturbations sur notre manière de vivre, de manger, de nous mouvoir, de respirer, etc…
Allons à leur rencontre et nous verrons que nos douleurs, nos dysfonctionnements, deviendront des enseignements et non des symptômes à supprimer.

 

Nous venons de voir que les mouvements de l’esprit agissent sur les viscères mais le contraire est aussi vrai. Qui n’a pas fait l’expérience après un bon repas de se sentir lourd et pas seulement dans son estomac mais dans sa manière d’être ?
Qui n’a pas aussi fait l’expérience de se précipiter sur la nourriture et souvent sur n’importe quelle nourriture pour apaiser un vide, un non-sens que nous ressentons sur le moment ?
Qui n’a pas décidé un jour de faire des régimes et même parfois d’arrêter de manger pour apaiser le corps saturé de tout ce qu’il a pu ingurgiter ? Et ça ne marche pas !

Nous cherchons des réponses du côté de la volonté, nous voulons supprimer nos symptômes qui ne sont que l’expression d’autre chose de plus profond.

 

Notre rapport à l’alimentation

La nourriture est depuis longtemps un sujet de prédilection pour Serge et moi. Nous avons été enseignés par un moine zen Daniel Guétault,(premier moine zen français), à l’alimentation macrobiotique en lien avec la méditation zen. Celui-ci était interprète de G. Ohsawa (Maitre de la macrobiotique) et de Taisen Deshimaru (Maitre zen).
Il donnait des cours de cuisine et nous l’avons rencontré dans des stages de yoga. Nous avons beaucoup appris sur la macrobiotique mais aussi sur la méditation. Il a longtemps été cuisinier à nos stages d’été dans lesquels il animait aussi des séances de méditation.
Je dois dire que ce qu’il nous a appris nous a marqués à tout jamais. Nous sortions de toutes ces modes qui peuvent changer à tout moment et qui peuvent déstabiliser. Nous avions des repères stables toujours à interroger.

Voilà ce qu’il nous enseignait, il y a de cela près de 40 ans:

- Manger des produits de bonne qualité, les moins dénaturés possibles, de la région, de la saison
- Ne rien jeter
- Pendant le repas se concentrer sur la nourriture et sur l’action de manger.
- Bien mastiquer : boire ce que l’on mange et manger ce que l’on boit
- Manger calmement, dans la présence

L’assiette comprend en général une céréale, une légumineuse, un légume cuit et une crudité. En dehors de ces principes de base, rien n’est vraiment interdit mais il nous faut tout manger avec modération.

Cette manière de manger repose sur l’équilibre du yin et du yang.

Qu’est-ce que le Yin et le Yang ?

« Le Yin et le Yang représentent deux forces fondamentales, opposées, complémentaires et interdépendantes qui expliquent la manière dont les choses naissent, croissent, décroissent, et meurent à travers la valse incessante des mutations-transformations qui caractérise l’univers manifesté ».
Cet extrait est tiré du livre « La diététique du tao de Philippe Sionneau et de Richard Zagorski ».

Ne sommes-nous pas continuellement dans cette recherche d’équilibre avec le yoga ? L’équilibre n’est jamais acquis, nous sommes toujours au bord du déséquilibre c’est ce qui créer le mouvement.

 

Malgré tous ces repères, il y a des habitudes alimentaires qu’il est extrêmement difficile de changer car le corps réclame. Nous pouvons parler d’addictions.
Le sucre fait partie de ces poisons dont j’ai eu beaucoup de mal à me débarrasser. Il m’a fallu passer par des épreuves que j’appellerai « initiatique », pour que le corps n’ait plus besoin de ce qui lui faisait du mal.

J’ai eu un cancer de la langue qui a conduit à une ablation partielle de celle-ci. J’ai été amenée à ne rien mettre dans la bouche pendant trois mois. J’étais nourrie par sonde et je n’avais plus mon mot à dire sur la qualité de la nourriture.
Je vivais une nouvelle expérience et je ne voulais pas passer à côté d’un enseignement qui, je le sentais allait me bouleverser.
Je peux dire aujourd’hui que cette nourriture qui aurait pu me détruire (il y a eu en plus la chimiothérapie) m’a beaucoup appris.
Par le souffle, la présence, la méditation, je transformais cette nourriture grossière en une nourriture plus subtile et mes viscères, bien que très touchés par ce qu’il leur était demandé de vivre s’en sont assez bien remis.
Tout ce que j’avais appris me revenait et m’aidait. J’entrais dans une nouvelle expérience.

Le fait de n’avoir rien mis dans ma bouche pendant si longtemps m’a guérie de beaucoup d’habitudes alimentaires. Ce qui veut dire que ce que nous mettons dans la bouche dépend le plus souvent de nos habitudes, de vieux réflexes, de vieilles mémoires telles que décrites dans les yogas sutras. Nous avons à transformer ces vieillies mémoires pour entrer dans la nouveauté du moment.

 

En ce qui concerne la nourriture nous sommes de plus en plus nombreux à nous occuper de ce que nous mangeons ce qui est déjà bien, j’ai moi-même commencé par ça mais nous devons aller plus loin. Comment mangeons-nous ? Comment accueillons-nous l’énergie de la nourriture ?

Une discipline est nécessaire mais nous savons combien elle est difficile dans ce domaine. Si nous décidons d’arrêter de fumer, nous pouvons nous éloigner définitivement de la cigarette. Avec la nourriture, c’est une confrontation de chaque jour. Est-il bon de rappeler que nous mangeons comme nous vivons mais aussi que nous vivons comme nous mangeons ? C’est le serpent qui se mord la queue. Plus le foie est engorgé plus il réclame ce qui est mauvais pour lui. Plus l’estomac est distendu plus il réclame etc… C’est la même chose pour la cigarette, plus les poumons sont malades plus ils réclament la nicotine et le goudron. Si notre corps était sain, il ne réclamerait que ce dont il a besoin et il n’y aurait plus aucune frustration. Je sens que je me rapproche de cela.

Par quel bout prendre cela ?

Tout d’abord en avoir le désir et ensuite entrer dans une voie et se faire accompagner. Le yoga en est une parmi d’autres. C’est celle que je pratique et je sais que ça met du temps avant de toucher l’Etre dans sa profondeur mais l’important n’est-il pas déjà de commencer le chemin ?

IV – LE TRAVAIL DE YOGA

Les postures de yoga nous permettent de considérer le corps dans son ensemble. Nous devons aller dans toutes les directions. Un effondrement de la cage et tout pèse, un effondrement des pieds, des jambes, et nous sommes tirés vers le bas. Et l’abdomen se trouve au milieu de tout cela.
Comment s’élever ? Quelle dynamique peut-on créer pour aller vers le haut sans pour autant perdre ses racines ?
Il nous faut bien sûr parler de l’aplomb qui demande un gros travail d’alignement.
Les chevilles, les hanches, les épaules et les oreilles sont alignés.
J’en parle beaucoup dans mon livre « yoga et périnée ».

Dans chaque posture, il nous faut avoir conscience des volumes qui contiennent ces viscères.
D’où l’importance de tenir les postures pour prendre le temps d’entrer dans nos sensations.

Pour entrer en contact avec les viscères, il nous faut arrêter les mouvements extérieurs, se poser et porter toute son attention à ces mouvements internes dont je viens de parler.
La posture se construit dans le respect des appuis, des alignements et de l’ajustement de tous les volumes. Pour cela revenons à notre structure profonde qui est le squelette, il nous enseignera beaucoup.

Mais où se logent les viscères de l’abdomen ?

Nous pensons en général qu’ils sont tous devant et si nous pensons cela ce n’est pas étonnant que nous passions notre temps à les protéger, à arrondir le bas du dos pour créer de l’espace derrière ou à se faire des abdominaux pour qu’ils ne débordent pas.
C’est méconnaitre ce qui se vit en profondeur dans l’abdomen.
Toute politique de protection va dans le sens de la fermeture et dès que nous durcissons des muscles pour les renforcer, nous fabriquons des carapaces qui nous enferment.

Nous avons à considérer l’abdomen dans un volume qui s’ouvre sur les côtés, dans le dos. Les côtes flottantes sont des portes qui s’ouvrent à chaque inspiration et qui peuvent accueillir nos viscères.

A l’expire c’est le diaphragme qui devient ce lieu d’accueil.
Nos viscères n’ont nullement besoin d’être protégés, ils demandent à être libres dans leurs mouvements.
Cessons de muscler notre ventre en raccourcissement des grands droits de l’abdomen, cessons de muscler notre dos, il se muscle dans la tenue de la colonne vertébrale sur l’aplomb, par le travail des muscles profonds.
V – RESPECT DES VISCERES DANS NOTRE QUOTIDIEN
Chaque posture peut s’inscrire dans notre quotidien. Nous avons vu comment nous tenir debout dans la posture de l’aplomb.

S’asseoir se fait aussi dans l’aplomb, le dos n’est pas différent de la posture debout, nous avons juste à plier nos hanches.
Mieux vaut s’asseoir sur l’avant de la chaise pour avoir de bons appuis de pieds et être à l’avant du périnée sur les ischions.

Aller à la selle fait partie aussi de notre quotidien et c’est tout un art pour ne pas pousser sur les viscères surtout quand nous sommes constipés.
L’idéal est l’accroupi avec des WC turcs, nous ne pouvons pas pousser et l’anus est bien ouvert ce qui est suffisant pour que tout se passe bien.
Dans le travail respiratoire, nous parlons aussi de placement du corps, d’appuis, d’étirement. Nous entrons encore plus profondément dans les volumes. Il est toujours question de volumes respiratoires pour considérer pleinement les viscères.

VI – TRAVAIL RESPIRATOIRE – PREPARATION AU PRANAYAMA

Quand nous commençons à observer notre respiration, nous sommes le plus souvent mis face à nos difficultés respiratoires.
Faut-il s’en occuper ?
Le diaphragme ce lieu de manifestation de la vie, vaut certainement la peine que l’on s’y intéresse. Quand nous parlons de la colère, nous pensons bien sûr au foie. N’est-il pas posé juste sous le diaphragme ? La crise de foie ne commence-t-elle pas par une difficulté à respirer ?

Alors, oui, cela vaut la peine de s’occuper de sa respiration car nous verrons que tout le corps est concerné par les mouvements du diaphragme et le diaphragme régit nos mouvements intérieurs.

Si la respiration fait défaut, nous n’avons plus le choix. C’est parfois une question de vie ou de mort.

J’ai vécu cela au cœur de la maladie, j’étais clouée au lit et avais de tels problèmes respiratoires que je ne pouvais à aucun moment me distraire de moi-même, il me fallait respirer.

Je n’hésite pas à parler d’un chemin initiatique. J’ai beaucoup appris sur ma respiration. Je pensais parfois à St Exupéry au milieu du désert, complètement démuni dans une solitude profonde.
Je sais maintenant qu’au plus profond de la nuit, le souffle est là et qu’il demande seulement à être contacté.
Le diaphragme en lien avec l’abdomen

Le diaphragme sépare et réunit la cage de l’abdomen.
Dans le mouvement de l’inspire, il s’agit d’humer l’air pour que le mouvement d’ouverture s’opère mais à condition de ne pas pousser sur les viscères qui n’auraient pas la force de remonter.
Gonfler le ventre va à l’encontre de ce mouvement, les viscères viennent devant et la pression repousse le périnée. Pour vérifier cela, posons nos mains sur les basses côtes et inspirons en gonflant le ventre, au lieu de s’ouvrir ça se referme sous nos mains. Ça va à l’encontre du mouvement de l’inspire qui est d’ouvrir les côtes basses. Maintenant, humons l’air sans effort, la sangle abdominale est maintenue et les basses côtes s’ouvrent.
Si le périnée est souple et tonique il répond à la pression diaphragmatique et démarre l’expire.

Le mouvement de l’expire est comme un mouvement de vague qui démarre de la contraction du plancher pelvien, et se poursuit le long de la colonne vertébrale.
Ne parlons pas de serrer le ventre à l’expire mais d’entrer dans une vague respiratoire, les abdominaux profonds se contracteront d’eux-mêmes.
Avec un expire actif, les abdominaux profonds (transverses), interviennent en synergie avec le périnée et contribuent à la mobilité viscérale. Mais attention de ne pas trop renforcer le périnée pour venir compenser un manque de mobilité. Comme il nous faut être vigilant.

Il y a les ventres qui manquent totalement de tonicité et il y a les ventres qui se sont durcis, fermés à la vie.

Le diaphragme est très dépendant de l’abdomen et vice versa. Nous avons vu que les viscères avaient leurs humeurs, le diaphragme a lui aussi ses humeurs. Il peut se bloquer à la moindre appréhension. Quand il se bloque c’est toujours sur l’inspire, c’est ce qui explique que dans un premier temps, nous abordons les postures sur l’expire pour éviter « l’expectative anxieuse » de la nouveauté.

Le diaphragme joue un rôle important sur bien d’autres plans. Ecoutons Jean Marc Kespi :
« Le diaphragme sépare et réunit abdomen et thorax, et donc, aussi ce qui est de l’ordre des instincts et des sentiments. De plus, il permet au Pur, céleste, de monter vers les Poumons, Cœur et Cerveau, et empêche l’Impur, terrestre, de le faire. Le diaphragme sépare pour réunir, filtre pour intégrer, et maintient Pur et Impur à leur juste place : il a pour fonction l’entièreté, c’est-à-dire la mise en relation harmonieuse de toutes les structures de l’être ».
On ne peut pas gonfler un ballon enfermé dans une caisse plus que le volume de la caisse. De la même manière, l’augmentation de la capacité respiratoire ne vient pas d’une tentative de gonfler les poumons, mais d’une ouverture de la cage puisque les poumons sont attachés à cette cage.

Avant d’aborder le pranayama, il est donc nécessaire d’amener cette ouverture de la cage par un travail corporel, par les postures. L’utilisation du baleineau dans nos cours, nous avons souvent à faire à des personnes ayant des pathologies respiratoires (asthme, allergies, bronchites), le baleineau est devenu pour certain un très bon compagnon.

 

Quand le corps est bien préparé, quand nous sommes à l’aise avec le mula bandha (voir livre « yoga et périnée), l’uddyana bandha , sans oublier Jalandhara bandha qui est avant tout un recul du cou pour soutenir la cage, nous pouvons commencer un réel travail respiratoire, le pranayama qui tient compte de tous nos mouvements intérieurs et qui permet une nouvelle vie dans des zones qui vont pouvoir s’éclairer. Mais surtout n’oublions pas que le chemin peut- être long car comme nous venons de le voir, les viscères ne se manipulent pas si facilement que cela, nous devons les mettre en confiance en leur parlant gentiment mais aussi fermement pour qu’ils ne débordent pas trop. Ne dit-on pas de quelqu’un qui réagit à la moindre contrariété, qu’il est viscéral, qu’il réagit trop avec ses tripes ?

Le pranayama au sens strict n’est pas mon propos dans cet article mais il y a beaucoup d’écrits sur ce sujet et j’ai moi-même rédigé un dossier qui reprend toute ma recherche en lien avec tous ces écrits.

 

Catégorie : Non classé

Notre salle de travail

Atelier Yoga








Nous contacter

TEL :


Adresse postale :




MAIL : utiliser le formulaire >